Le mystère est grand. On a essayé de tuer mademoiselle Stangerson dans une chambre fermée de l'intérieur, aucun accès visible, volets clos... Qui a voulu perpétrer ce meurtre et surtout, comment a-t-il procédé ?
By : Gaston Leroux (1868 - 1927)
By : Gaston Leroux (1868 - 1927)
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Le jeune reporter Rouletabille, réputé pour avoir démêlé de difficiles énigmes, se rend, en compagnie de son ami l’avocat Sainclair — le narrateur de l’histoire — au château du Glandier pour y éclaircir une agression. Le château appartient au professeur William Stangerson, physicien renommé qui y mène des expériences avec sa fille Mathilde, la victime du crime. Celle-ci a été retrouvée plus morte que vive dans la chambre peinte en jaune adjacente au laboratoire, dont la porte est fermée de l’intérieur et les volets clos. Les Stangerson sont revenus de Philadelphie il y a 15 ans pour poursuivre leurs recherches en France.
Rouletabille parvient à pénétrer dans le domaine du Glandier, où l'agression a eu lieu, grâce à une phrase énigmatique (« Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat ») qui lui permet de gagner la confiance de Robert Darzac, le fiancé de la victime. Il entre alors en compétition avec Frédéric Larsan, habile enquêteur de la police française, qui est déjà sur place. Découverts tout habillés le soir de l'agression, les concierges sont les premiers suspects. Rouletabille parvient à les innocenter en leur soutirant la vérité : le couple s'adonnait au braconnage sur les terres du professeur Stangerson.
Peu après cet éclaircissement, Darzac passe une nuit à Paris. Rouletabille craint que l'agresseur ne tente d'achever ce qu'il n'a pas réussi la première fois. Il essaie de surprendre le coupable, mais alors que lui, Larsan et le père Jacques, vieux serviteur de la famille Stangerson, le poursuivent dans un couloir du château, le malfaiteur se volatilise. C'est l'énigme de la « galerie inexplicable ». Après d'autres nombreux rebondissements où, notamment, l'Homme vert, garde forestier du professeur, est assassiné lors d'une seconde agression contre la fille de celui-ci, Frédéric Larsan abat ses cartes et fait inculper et arrêter Robert Darzac. Darzac ne fait rien pour se défendre, non plus que Mathilde Stangerson qui se rétablit mais ne veut rien dire. Rouletabille, qui soupçonne que Darzac a des motifs secrets pour se taire ainsi, part enquêter aux États-Unis.
Rouletabille ne donne aucun signe de vie jusqu’au procès de Darzac, deux mois et demi plus tard, qu’il interrompt spectaculairement. Après avoir réclamé un délai de plusieurs heures, le jeune reporter accuse Larsan d’être non seulement l’agresseur mais aussi un bandit célèbre et présumé mort nommé Ballmeyer, qui se cache derrière une fausse identité. Larsan a mis à profit le délai réclamé par Rouletabille — qui l'avait averti discrètement — pour déguerpir, admettant ainsi sa culpabilité. Darzac est acquitté. L'énigme de la chambre jaune est expliquée ainsi : Ballmeyer, amoureux de Mathilde Stangerson, l'avait brutalisée dans l'après-midi, mais elle avait caché les traces de l'agression et s'était enfermée avant de sombrer dans un sommeil agité, au cours duquel elle avait heurté sa tempe contre le coin de sa table de nuit, causant la plus grave des blessures. Les disparitions ultérieures de l'agresseur s'expliquaient naturellement par le fait qu'il était l'un des poursuivants.
Rouletabille refuse d'expliquer à la cour le fin mot de l'histoire, mais Sainclair le relate directement, plusieurs années s'étant écoulées. Dans sa jeunesse, Mathilde Stangerson, séduite par Ballmeyer, l'avait épousé en secret, mais son mari avait été arrêté par la police peu après. Découvrant son identité véritable, elle avait caché toute l'histoire à son père, à qui elle s'était ensuite dévouée entièrement par honte et par remords. Ballmeyer, qui avait la prétention de la reconquérir et ne pouvait supporter l'annonce de ses fiançailles avec Darzac, avait ainsi pu la faire chanter pour exiger des entrevues et, sous le personnage de Larsan qu'il avait adopté depuis quatre ans pour s'introduire à la Sûreté, avait tenté de faire condamner son rival.
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